Un peu, beaucoup, passionnément : le meilleur de la Saint-Valentin 2022

La mythique histoire de Saint-Valentin

Mais au fait : Pourquoi la Saint-Valentin c’est la fête des amoureux ? Et pourquoi c’est le 14 février ? Et puis ce saint Valentin qui est-il ? D’où vient-il ? 

Valentin désigne d’après ce qu’on en dit le prêtre Valentin Terni. Un chrétien primitif dans la Rome encore païenne. Vers l’an 268, il célèbre secrètement le mariage de jeunes couples alors que le terrible Empereur Claude II – dit « le Gothique » ou « le Cruel » - a interdit toute union amoureuse à ses sujets.  

Le despote, obsédé par ses ambitions territoriales, accuse l’amour d’être responsable du manque de conviction des hommes sur le champ de bataille et de la pénurie de recrues militaires pour mener la guerre. Dénoncé, Valentin est arrêté et enfermé.  

Prisonnier, il tombe amoureux de celle qui lui apporte ses repas, la fille du géôlier, Julia. Aveugle, la jeune femme demande jour après jour à Valentin de lui décrire le monde. Un soir, depuis sa cellule, il lui rend miraculeusement la vue. Des passants sont éblouis par une lumière qui jaillit de la fenêtre à la rue. Et on entend ce cri : « Maintenant je vois ! Je vois le monde tel que vous me l'avez décrit ! ». 

Claude II ordonne l’exécution de Valentin sur le champ. Martyr, il est décapité le 14 février 269 en plein cœur de Rome. Et peu de temps après, les troupes impériales sont disséminées par l’épidémie de peste qui ravage les Balkans. En 270 l’empereur meurt parmi ses soldats. Sacré karma.

Un 14 février célébré bien avant déjà !

Mais les origines de la fête ne se trouvent pas seulement là : initialement le 14 février correspond à la fête des Lupercales pratiquée dès les débuts de l’Empire romain. Très populaire, cette fête empreinte de mythologie rend hommage à la célèbre louve ayant recueilli et allaité les fondateurs de Rome, Remus et Romulus, encore nourrissons.  

C’est alors une sorte de fête nationale commémorée par des rites plutôt sauvages : des hommes courent nus dans les rues afin de fouetter les femmes qui n’arrivent pas à avoir d’enfants, pour stimuler leur fécondité. Cette drôle d’idée vient des bergers qui ont pour coutume de fouetter leurs troupeaux en l’honneur du dieu Faunus - dieu de la forêt, des plaines et des champs - dont les pouvoirs rendent le bétail fertile.  

En 494, le pape Gélase Ier réussit à interdire les Lupercales en offrant en compensation une fête aux amoureux ainsi qu’un saint-patron. C’est la canonisation de Valentin de Terni. Remplacer les traditions païennes est un moyen stratégique pour le pape de marquer la chute définitive de l’Empire romain et d’asseoir l’avènement du pouvoir ecclésiastique en Europe. 

La date du 14 février n’est pas anodine, et derrière elle, il faut comprendre l’existence de légendes nées d’un ressenti naturel et annuel : l’arrivée du printemps. Mi-février on est en plein hiver, et pourtant on sent déjà la nature se réveiller, la faune comme la flore bourgeonner. Ainsi, très instinctivement, ce moment de l’année a été associé par les humains à la nature et la fécondité.

Le périple fou de la Saint-Valentin autour du Monde

Au Moyen-âge, la Saint-Valentin est remise au goût du jour par les anglosaxons. La tendance est à l’amour courtois avec la diffusion, de bouche à oreille, de la légende celte Tristan et Iseult. Les artistes et troubadours érigent un art de vivre romantique où les sentiments doivent triompher sur la raison.  

Le 14 février est alors associé à l’appariement des oiseaux : on croit qu’ils se fiancent le jour de la Saint-Valentin pour se marier à la Saint-Joseph, le 19 mars. Dès lors, la mode de s’échanger des billets doux est lancée, et le nom commun « valentin » indique tout cavalier choisi par une femme pour sortir.  

Le périple du 14 février se poursuit au 19e siècle en Amérique du Nord où la première boite de bonbons aux chocolats fait son apparition en 1868, le jour de la Saint-Valentin. Et pour booster les ventes, les marchands développent un véritable « marketing de l’amour ». Les toutes nouvelles boites de chocolats sont alors accompagnées d’une petite carte sur laquelle écrire ses mots doux. 

La tendance américaine se généralise en Europe aux lendemains de la 2e guerre mondiale, devenant la fête commerciale telle qu’on la connait. En 1969, offusqué par l’évolution des mœurs, le Pape Paul VI raye la Saint-Valentin du calendrier liturgique romain. Le 14 février n’est plus une fête religieuse, mais demeure un moment de réjouissances pour le monde. 

Être amoureux c’est aussi vivre mieux

Aaah être amoureux… l’énigme universelle. Pas simple de comprendre un sentiment aussi vague qu’intime qui nous touche, un jour ou l’autre, tous. En témoigne l’abondance de chansons, romans, films et essais philosophiques ou psychologiques sur le sujet. Parfois décrit comme un puits de tourments, l’état amoureux est surtout vécu comme une énergie puissante qui donne des ailes.  

L’amour commence toujours par une rencontre. Il y a ce début où en l’espace d’une seconde on perçoit une belle lueur inconnue. On se cogne à cette prometteuse curiosité avant d’y plonger tout entier. Un nouvel horizon se lève, l’histoire peut commencer. Projeté dans une foule de nouveautés, on s’aventure pour explorer les multiples visages de la contrée. Tant de choses réunies en l’autre qui résonnent en soi !  

Être amoureux ça occupe bien les jours, et, en échange, on y gagne mille joies. Mais on peut aussi tomber amoureux d’un art, d’une science, d’un hobby ou tout simplement de la vie ! Dans tous les cas, l’amour est un précieux carburant qui donne la forme et rend content. C’est trouver dans l’autre de l’équilibre et du sens : en faisant équipe avec quelqu’un ou quelque-chose, on vit mieux, à deux ! 

Alors la Saint-Valentin, pour ou contre ?